Le miroir du réel
Pour des raisons de droits, les photographies originairement prévues ont étés remplacées dans les exemples suivants. Les photographes de la version originale sont préciser entre parenthèses. (pour plus d’images ou informations, n’hésitez pas à me contacter.)
crédits :
Vers un ailleurs : Marie Bellando-Mitjans (Michael Kenna) / José Ángel Valente
Trop près du réel : Gluemoon (flickr CC) (Robert Capa) / Léopold Sédar Senghor
Miracle de couleur : Steve Evans (flickr CC) (Steve Mc Curry) / Tristan Tzara
L’Existence pour seule réponse : Marie Bellando-Mitjans (Gerald Garbez) / Joan Vinyoli
Note d’intention
Nous sommes entrés dans une ère numérique et dématérialisée, cependant force est de constater que le Réel existe toujours et semble si nécessaire à l’appréhension du monde. Ma démarche consiste à explorer ce rapport au Réel par deux prismes différents : la photographie et la poésie ; deux supports différents : le livre et le numérique.
J’ai structuré mon étude autour de différents thèmes qui me tiennent à cœur (la couleur, le voyage, la solitude, l’exil, la guerre, la mort), et me semblent caractéristiques de notre confrontation au Réel. Je développe et exploite la complémentarité des supports papier et numérique à travers diverses interventions graphiques. Elles sont l’expression de mon propre sentiment vis-à-vis des thèmes, sont une incursion dans la lecture même plus que dans le texte ou l’image. Le livre devient un jeu de piste dont le contenu n’est pas directement accessible. Le lecteur s’accroche au contenu. Il tente de le découvrir et de le toucher par le papier. Il essaye de le rattraper, de le comprendre, de le contempler par le numérique. Cette complémentarité offre au « lecteur/acteur » une poésie globale qui parle à tous les sens sur tous les supports disponibles, en rendant le numérique sensible et le papier insaisissable, afin de convoquer pleinement sa conscience et sa réflexion. La collection dispose d’un blog d’interactions culturelles où les lecteurs peuvent trouver d’autres contenus en rapport avec les différents thèmes (essais, peintures, sculptures, etc.) et partager leurs propres expériences.
À l’heure actuelle, le livre papier est le support commun, simple et efficace de mise à disposition immédiate et sans intermédiaire d’un texte. Il offre un espace sensible de lecture, instaure une sorte de relation intime et directe entre le texte et le lecteur. Le seul barrage entre le lecteur et le contenu du texte est la page à tourner, un acte de présence physique dont nous n’avons plus conscience, pourtant la lecture papier est un engagement de présence à tous les sens. Le livre numérique apparaît comme le support froid et impersonnel de rapidité de lecture et d’accessibilité au contenu. Dématérialisé et robotisé, il est un temps de lecture destiné à nos seuls yeux. Il est en quelque sorte un organe de lecture hors de nous même. Lisant presque à notre place, il ne nous demande que du temps disponible. Il nous contraint à attendre la suite, soit parce que l’auteur ne l’a pas encore écrite (dans le cas d’un blog) soit parce qu’elle n’a pas encore été révélée (dans un livre animé ou par le temps nécessaire au simple affichage de la page). Loin des idées reçues de dualité, je perçois le rapport « papier/numérique » comme une complémentarité « espace/temps » riche de promesses.
Téléchargez les explications complètes.
Vers un ailleurs
Photographie de Marie Bellando-Mitjans. Texte de José Ángel Valente, « Éphémérides » in Mandorle, ©éditions Gallimard 1991 (pour la version française). Lu par Marie Bellando-Mitjans.
Trop près du réel
Photographie de Gluemoon (flickr CC). Texte de Léopold Sédar Senghor, extrait de « Aux tirailleurs sénégalais morts pour la France » in Hosties Noires, ©éditions Le Seuil 1961, 1982, 2006. Lu par Marie Bellando-Mitjans.
Miracle de couleur
Photographies de Steve Evans (flickr CC). Texte de Tristan Tzara, extrait de 25 poèmes, ©éditions Flammarion. Lu par Marie Bellando-Mitjans.
L’Existence pour seule réponse
Photographie de Marie Bellando-Mitjans. Texte de Joan Vinyoli, extrait de « soirée à la cafétaria » in Promenade d’anniversaire, ©éditions Orphée La Différence, 1998. Lu par Marie Bellando-Mitjans.